Catherine Cavalin, Paul-André Rosental, Émilien Ruiz, Michel Vincent (Centre d'études européennes de Sciences Po, projet SILICOSIS, European Research Council) :
Looking for silicosis. Sur la piste des "maladies des poussières" dans la statistique santé et travail.
Emmanuelle Cambois (INED), Wilma Nusselder (Erasmus Univ, The Netherlands), Antoine Pierucci (APHP) :
Les différences hommes-femmes en matière d'incapacité : une analyse de la contribution des maladies chroniques.
La séance :
Catherine Cavalin, Paul-André Rosental, Émilien Ruiz, Michel Vincent (Centre d'études européennes de Sciences Po, projet SILICOSIS, European Research Council) :
Looking for silicosis. Sur la piste des "maladies des poussières" dans la statistique santé et travail.
Résumé :
La silicose, maladie provoquée par l'inhalation de silice cristalline, est devenue au 20e siècle la maladie emblématique des mineurs. Tronquée dans sa définition médicolégale depuis l'entre-deux-guerres, elle est devenue un exemple canonique de "maladie professionnelle". Elle illustre en effet de façon exemplaire le sous-repérage et la sous-déclaration qui caractérisent les pathologies liées à des expositions occasionnées par le travail. Cette invisibilité relative d'une maladie que pourtant la médecine est aujourd'hui supposée connaître dans son étiologie, ses signes cliniques et radiologiques, est encore manifeste. On peut s'en rendre compte en la pistant dans diverses sources statistiques contemporaines (dont HSM) qu traitent de la santé et/ou du travail. Des explications à cette myopie des données existent, ce qui n'enlève rien au caractère problématique de cette sous-estimation statistique.
Au-delà, tout un ensemble de maladies inflammatoires systémiques sont aujourd'hui suspectées d'être également liées, au moins pour partie de leur étiologie, à des expositions (professionnelles et environnementales) à la silice cristalline ou à d'autres particules inorganiques. Nous tâcherons de montrer comment, à partir de données là encore imparfaites et myopes, on peut tenter de faire avancer la connaissance épidémiologique de ces pathologies : à la fois en croisant les sources et en proposant la création de nouveaux instruments statistiques et diagnostiques de détection.
Documents téléchargeables :
Emmanuelle Cambois (INED), Wilma Nusselder (Erasmus Univ, The Netherlands), Antoine Pierucci (APHP) :
Les différences hommes-femmes en matière d'incapacité : une analyse de la contribution des maladies chroniques.
Résumé :
Dans toutes les enquêtes santé en population, les femmes déclarent davantage de problèmes de santé que ne le font les hommes. Si elles ont une espérance de vie plus longue qu'eux, elles sont désavantagées en termes d’années à vivre avec des incapacités de toutes natures. Les dernières estimations françaises d’espérance de vie sans incapacité (EVSI) révèlent une évolution récente moins favorable que dans le passé; notamment dans la tranche d'âges 50-65 ans. Cette recherche vise d’une part à mettre en évidence le rôle des maladies et causes de décès dans les différences d’EVSI entre hommes et femmes par la méthode de décomposition, d’autre part à analyser les différences dans les situations d'incapacités auxquelles font face celles et ceux qui déclarent des maladies à la fois fréquentes et invalidantes. Nous utilisons pour ce faire les données des enquêtes Handicap-Santé.