mardi, 04 février 2014 16:20

23e seance - 16 janvier 2014

Sandrine Juin (INED) :

L'effet de l'aide informelle sur la santé perçue et la satisfaction des besoins des personnes âgées dépendantes

Louis Arnault (Laboratoire LEDa-LEGOS) Université Paris Dauphine :

Care provision for a disabled elderly parent and labour market participation.

 

La séance : 

Sandrine Juin (INED):

L'effet de l'aide informelle sur la santé perçue et la satisfaction des besoins des personnes âgées dépendantes
Résumé :

La hausse attendue du nombre de personnes âgées dépendantes en France (un doublement d’ici à 2060 d’après les projections de la Drees) pousse à s’interroger sur la qualité de vie de cette population. Nous cherchons dans ce travail à estimer l’effet de l’aide formelle et informelle aux personnes âgées dépendantes sur leur santé subjective (santé perçue et dépression) en utilisant les données de l’enquête Handicap-Santé volet Ménage (2008). Nous estimons à l’aide d’un probit trivarié à la fois une équation de santé subjective, une équation d’aide informelle et une équation d’aide formelle. D’après les résultats préliminaires, l’aide informelle semble diminuer le risque de dépression.

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Résumé

Louis Arnault (Laboratoire LEDa-LEGOS) Université Paris Dauphine :  

Care provision for a disabled elderly parent and labour market participation.
Résumé:

Dans la plupart des pays développés, le vieillissement de la population conduit à une hausse du nombre de personnes âgées en perte d’autonomie, ayant besoin d’aide. De nombreux états membres de l’Union Européenne encouragent plus ou moins explicitement les membres de la famille à apporter de l’aide à leur parent dépendant. L’implication de la famille dans la prise en charge permet en effet de limiter la croissance des dépenses publiques liées à l’aide. De plus, le maintien à domicile est souvent préféré à un départ en institution par la personne âgée elle-même. Néanmoins, l’implication accrue de la famille dans la prise en charge entraine son lot d’effets indésirables potentiels, parmi lesquels la réduction de la participation des aidants au marché du travail. Dans ce travail, nous nous proposons d’analyser cet effet dans le contexte français en caractérisant le lien existant entre aide informelle des enfants et participation au marché du travail. Nous spécifions un modèle économétrique réduit permettant d’estimer de manière jointe les décisions d’aide informelle et de participation au marché du travail d’enfants majeurs ayant un parent dépendant. Les données de l’enquête Handicap Santé-Ménages (HSM) sont mobilisées.

Nous contribuons à enrichir la littérature existante dans trois directions. Premièrement, nous identifions les enfants dont le parent dépendant souffre de la maladie d’Alzheimer. Nous modélisons ainsi des effets spécifiques à cette forme de dépendance sur l’aide apportée par les enfants et sur leur participation au marché du travail. Deuxièmement, nous analysons l’arbitrage entre travail et prise en charge familiale en distinguant plusieurs façons d’apporter de l’aide à son parent dépendant (cohabiter avec lui, lui apporter de l’aide à la vie quotidienne ou lui apporter un soutien moral). Troisièmement, nous tenons compte de la dimension familiale liant les comportements d’aide des enfants. Pour un enfant donné, la décision d’aider ou non son parent dépendant est en effet susceptible d’être corrélée aux décisions prises par ses frères et sœurs. Soit parce qu’il existe des liens causaux entre ces décisions. Soit parce que les décisions des enfants d’une fratrie sont influencées par un contexte familial identique.

Nos résultats préliminaires sont consistants avec la littérature existante, suggérant l’existence d’un arbitrage entre participation au marché du travail et apport d’aide informelle à son parent dépendant. D’après les coefficients de corrélation estimés, la force de l’association reste toutefois modérée : le fait d’apporter de l’aide informelle n’est pas forcément associé à une probabilité très élevée d’être hors du marché du travail. Par ailleurs, nous identifions un effet spécifique de la maladie d’Alzheimer du parent sur la probabilité qu’un enfant cohabite avec lui, mais pas d’effet significatif sur les probabilités que l’enfant lui apporte plus d’aide à la vie quotidienne ou de soutien moral.
Pour améliorer le modèle, nous comptons à l’avenir intégrer la variable d’aide professionnelle qui peut se substituer partiellement à l’aide informelle des enfants. Ensuite, nous souhaitons simuler des chocs exogènes sur les caractéristiques observables du parent ou des enfants puis quantifier les effets de tels chocs sur l’aide et la participation au marché du travail des enfants.

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